cette page retrace chronologiquement les faits concernant ce projet de déchetterie à Richebourg depuis qu’il a été porté à notre connaissance par un article de La Voix du Nord.
29/06/2023 : article de la Voix du Nord
La Voix du Nord publie l’article intitulé : « Deux nouvelles déchetteries à Richebourg et Cuinchy, le principe est acté à l’agglo » (voir l’article sur internet, c’est parfois un peu long à charger).
La colère des riverains est unanime, tant sur le projet lui-même que sur la façon dont ils en sont informés, c’est-à-dire par la presse. Aucun élu n’a eu le courage de passer les voir, de leur en parler préalablement, au contraire tout a été fait « en douce ». Philippe THOMAS, l’un des deux porte-parole du collectif, demande à rencontrer M. le Maire, Jérôme DEMULIER, en prévenant qu’il serait accompagné d’autres mécontents. Le rendez-vous est fixé au 10/07/2023, voir plus loin.
06/07/2023 : Conseil municipal
L’ordre du jour du Conseil municipal prévu ce jour-là ne mentionne pas le projet de déchetterie, mais plusieurs riverains décident d’y assister pour interpeller les élus. Le sujet sera quand même abordé au niveau des questions diverses. (voir à la fin du compte-rendu officiel)
M. le Maire commence par déclarer qu’il s’agit d’un projet de la CABBALR, comme s’il voulait se défausser de sa responsabilité, mais il n’émet aucune réserve. Au contraire, il l’approuve complètement. Il affirme que le projet est une déchetterie « nouvelle génération » avec un cahier des charges très strict, et une ressourcerie dans les bâtiments actuels. Il y voit un intérêt pour ralentir la circulation. C’est un « projet structurant » (qu’est-ce-que ça peut bien vouloir dire ?). Deux conseillers posent de rapides questions pour s’informer de la surface, du délai, de la sécurité de la rue du Bois, ils semblent découvrir, là encore personne n’émet de réserves, personne ne se soucie des riverains ou n’ose le faire. Il n’y a pas de vote.
Le public n’est pas autorisé à intervenir pendant le Conseil. M. le Maire donne la parole à Philippe THOMAS à la fin, qui souligne qu’une déchetterie ne peut pas remplacer le service du ramassage, certains encombrants ne sont pas faciles à transporter et tout le monde n’a pas une voiture et encore moins une remorque. Il exprime le problème des nuisances, de l’insécurité liée aux tentatives de vols, et de l’augmentation du trafic sur la rue du Bois déjà bien chargée et dangereuse, la plupart des arguments que l’on peut retrouver sur la page les raisons de s’opposer. Marcel BOUTILLIER intervient dans le même sens. Dialogue de sourds. Tous les conseillers admettent quand même qu’ils n’aimeraient pas avoir une déchetterie à côté de chez eux.
10/07/2023 : Réunion à la Mairie
Philippe THOMAS avait sollicité un rendez-vous auprès de M. le Maire, Jérôme DEMULIER, en prévenant que d’autres riverains viendraient aussi. Ce dernier a invité le responsable « traitement des déchets » de la CABBALR, Pierre Emmanuel GIBSON, ainsi que Hubert SENECHAL de la commission « urbanisme » de la commune, et c’est dans une grande salle à l’étage que 6 familles sont venues manifester leurs craintes et leur colère auprès de leurs élus.
En attendant M. GIBSON, retardé, M. le Maire explique d’abord qu’il n’était plus possible de poursuivre la collecte des encombrants au porte à porte. Tout ce qui était ramassé était enfoui et non pas trié et valorisé. D’où l’obligation d’avoir une déchetterie. Pas de réponse à propos des personnes qui n’ont pas de voitures ou pas de remorques.
Contesté sur le lieu de cette déchetterie, à côté des habitations, il explique que la recherche d’un emplacement a commencé il y a déjà longtemps et que plusieurs possibilités n’ont pas abouti. Il ne dit pas où. Il invoque aussi l’impossibilité de prendre sur des terres agricoles du fait que la loi « zéro artificialisation nette » impose des restrictions. Il présente le site de la ferme Courcol comme une opportunité où il n’y a pas besoin d’aménager spécialement une desserte, on est déjà sur une route qui peut accueillir des camions.
Contesté sur ce surplus de circulation et en particulier de ces camions sur une rue déjà chargée et dangereuse, il prétend que l’accès à la déchetterie va faire ralentir la circulation… Et comment sera cet accès ? Pas de réponse, ce n’est pas encore étudié.
Quand on fait remarquer que cette partie de Richebourg est délaissée, abandonnée, que les enfants qui vont prendre le bus au carrefour de l’Epinette n’ont pas de trottoir, qu’ils doivent marcher dans l’herbe haute sous le souffle des poids-lourds, que le projet de tout-à-l’égout est oublié mais qu’on est bon pour recevoir une déchetterie, réponse : ce sera l’occasion de faire une belle entrée de village paysagée !!!
Quand Pierre Emmanuel GIBSON arrive, lui qui est le responsable de la gestion des déchets pour l’ensemble des 100 communes de la CABBALR, sa parole est très attendue.
Il commence par reprendre les explications de M. le Maire sur la collecte des encombrants. Il dit que le Nord-Est de l’agglo est une « zone blanche » en matière de déchetterie, que celle de Béthune est saturée, et nous assure qu’ils ont recherché un emplacement sur toutes les communes du secteur avant d’avoir cette opportunité (… sans convaincre personne, chacun étant persuadé que c’est le Maire qui veut « sa » déchetterie (mais pourquoi ? pour quel bénéfice ? en échange de quel service ?). Les autres communes doivent être bien soulagées.) Il affirme que les membres du Conseil Communautaire ont approuvé à l’unanimité ! (sauf que, en lisant le compte-rendu, on s’aperçoit que les Conseillers ont voté un budget, pas l’emplacement)
En bon politique, M. GIBSON a réponse à tout, il balaye toutes les objections d’un revers de manche. Chacun appréciera le degré de confiance que l’on peut accorder à ses arguments.
– sur la circulation : elle sera à peine augmentée, on se fait des idées, et pas plus de deux ou trois camions supplémentaires par jour, c’est une petite déchetterie.
– sur le bruit : il y a des normes à respecter, elles le seront, c’est promis. Il y aura des merlons de terre tout autour (autrement dit des buttes). Mais c’est moche… mais non, avec de belles plantations. (s’il y a des normes de tolérance, c’est qu’il y a bien une augmentation du bruit, et quelques décibels, ce n’est pas rien)
– sur les voleurs de métaux ou d’électronique qui risquent de passer par le voisinage par effraction : pas de problèmes, il y aura de hauts grillages solides avec de la vidéo-surveillance, les voleurs le savent.
– sur les odeurs : il n’y aura pas d’odeurs, les déchets verts seront enlevés tous les jours, pas le temps de pourrir, les produits volatils seront enfermés.
– sur les poussières : impossible, les bennes de nouvelle génération sont fermées, on verse devant et un compresseur tasse les déchets à l’intérieur.
– sur la disparition des arbres, de la biodiversité actuelle : chaque arbre abattu sera remplacé (sauf que c’est un grand vénérable pour un petit jeune, rien à voir, sans parler des variétés anciennes du verger), la biodiversité sera expertisée avant les travaux.
– sur le risque de pollution du Plantin : pas de soucis, le sol sera encapsulé, complètement étanche (…artificialisation…), toutes les eaux seront recueillies, stockées et emportées pour traitement. L’éventualité d’une inondation n’est pas évoquée bien que la dernière ne soit pas très ancienne, en Mai 2016.
– sur la mémoire des Munsters irlandais : on réservera un endroit spécialement, ce sera plus joli que maintenant (les Irlandais apprécieront certainement l’accueil dans une déchetterie).
– sur la perte de valeurs de nos maisons : il nous conseille de ne pas vendre maintenant « bien sûr », mais la pression foncière est telle dans le secteur qu’il nous assure qu’après la mise en service nous serons gagnants, c’est certain.
Et Pierre Emmanuel GIBSON, plus dur, enfonce le clou : « c’est votre droit de prendre des avocats et de porter l’affaire en justice, mais nous aussi nous avons les nôtres, vous pourrez peut-être gagner un peu de temps mais vous allez perdre votre argent car au final la déchetterie se fera à cet endroit quoiqu’il en soit ». Et, bon prince, il nous invite à venir à la table du bureau d’études où se dessinera le projet, pour apporter notre contribution, faire part de nos souhaits, même si on reste dans l’opposition. « Pour le moment c’est une page blanche ». Et il termine en proposant un « deal » : « vous n’êtes pas content de l’aménagement actuel de la rue, dites ce que vous voulez, faites votre marché (textuellement), on vous l’offre … mais en contrepartie vous acceptez la déchetterie ». (autrement dit, pas de déchetterie, pas d’aménagement)
Nous sommes invités à visiter la dernière déchetterie mise en service par la CABBALR, celle d’ Houdain, qui est aux dernières normes. Deux dates sont retenues, deux dimanche matin le 6 ou le 13 Août.
A la fin nous sommes KO. Nous sortons de là désespérés, nous simples citoyens. Nous avons le sentiment que c’est vraiment le pot de terre contre le pot de fer.
06/08 ou 13/08/2023 : visites de la déchetterie d' Houdain
La Mairie propose ces deux dates, deux dimanche matin du mois d’Août, pour former deux groupes de visite de la déchetterie d’ Houdain, dernière née sur l’Agglomération, en 2020, aux dernières normes, dans l’idée de nous convaincre des faibles nuisances de cette « nouvelle génération ».
A chacune d’elles Jérôme DEMULIER, maire de Richebourg, et Pierre Emmanuel GIBSON, responsable de la gestion des déchets à la CABBALR, étaient présents, de même qu’ Hubert SENECHAL conseiller municipal de la commission « urbanisme ». Des responsables et employés de la déchetterie répondent aux questions.
Nous arrivons dans un endroit qui n’a rien à voir avec la rue du Bois. Nous sommes dans une zone artisanale. A gauche un grand dépôt de bus de la TADAO, à droite plus loin de l’autre côté de la rue le Centre des pompiers, pour le reste des terres agricoles ou des zones vides. Les premières maisons que l’on peut apercevoir, à environ 200 m, après les pompiers, ne sont pas accessibles par cette rue.
Même un dimanche matin du mois d’Août les usagers défilent, le système de lecture de plaque d’immatriculation fonctionne et mobilise un employé derrière un écran, d’autres guident les gens au bon endroit. Il aurait été intéressant de connaitre la fréquentation par rapport aux nombres d’habitants concernés.
Il n’y a pas à monter sur un quai, les gravats et les déchets verts sont déposés à terre et pour le reste il y a des containers qui se chargent par un avaloir sur le devant. Il y a des guichets pour déposer les produits type peinture. Mais une déchetterie reste une déchetterie, il n’y a pas le bruit des objets qui tombent, il est remplacé par celui, désagréable, des compresseurs qui les tassent à l’intérieur des containers. Les gravats et les déchets verts sont manipulés par des engins qui ne fonctionnaient pas le dimanche dont on imagine sans problème les incessants bipbips de recul faisant échos à ceux des camions qui récupèrent les bennes pleines ou en apportent des vides.
Une ressourcerie est présente mais trois ans après la mise en service de la déchetterie, elle est toujours vide et inutilisée. Difficultés pour trouver un gestionnaire ? On peut penser que le problème serait le même à Richebourg ce qui en fait un « argument de vente » bidon.
Quant au caractère « paysagé » il est tristement banal, dans le style de toutes les zones industrielles : petits arbres alignés au cordeau, petits massifs stricts, haies basses bien taillées. Il faut dire qu’avec tout le remue ménage qu’a du subir la terre du site, on peut comprendre que les plantations aient du mal à pousser. Si c’est ça qu’on nous promet comme « belle entrée de village », gardons les vieilles haies de la ferme Courcol et ses vieux arbres, au moins ça a une âme.
A la fin de la visite une discussion houleuse, dans le prolongement de la réunion du 10 juillet, montre que les visiteurs n’ont pas été convaincus.
29/09/2023 : entretien avec notre Député
Pascal DUPUIS obtient un rendez-vous avec Bruno BILDE, député de notre circonscription. Nous le rencontrons à sa permanence de Bully les Mines où nous examinons avec lui les différentes raisons d’opposition au projet. Il n’est pas partie prenante dans les décisions de la CABBALR mais il nous assure de son plein soutien, il adressera un courrier dans ce sens et usera de son influence.
22/10/2023 : deux pages sur La Voix du Nord
Le journal publie dans l’édition de ce dimanche face à face en pages 10 et 11 le point de vue du Collectif face à celui de la CABBALR. On peut les retrouver en version internet avec les deux liens distincts : la page « Collectif » et la page « CABBALR ».
La journaliste Mme Isabelle MASTIN nous avait rencontrés le lundi précédent. Elle nous a fait retracer l’historique du problème puis nous l’avons accompagnée sur les lieux et chez la voisine la plus proche de la ferme Courcol qu’elle a pu interroger. Elle nous avait dit qu’elle interrogerait également Pierre Emmanuel GIBSON, pour la CABBALR, Jérôme DEMULIER, notre Maire, et Xavier PUPPINCK directeur de la Commonwealth War Graves Commission qui gère les cimetières et monuments commémoratifs britanniques de la 1ère Guerre, dont celui du Touret, à proximité. On retrouve le point de vue de ces deux derniers sous forme d’encarts.
Il y a deux cartes, l’une pour situer localement le projet de déchetterie, et l’autre pour situer les déchetteries existantes ou en projet sur le territoire de la CABBALR. Sur cette dernière on voit que le Nord-Ouest de l’agglo est tout autant dépourvu de déchetterie que le Nord-Est et cela ne pose pas problème apparemment. Pourquoi pas une déchetterie à Liettres ou à Estrée-Blanche, de préférence près des maisons pour être au plus près des habitants ?
Juste un commentaire. Aussi bien Jérôme DEMULIER que Xavier PUPPINCK s’étendent sur le rôle de ralentisseur de cette déchetterie sur la rue du Bois. On y verrait presque l’intérêt majeur ! Construire une déchetterie pour réguler la circulation, en voilà une bonne idée pour la RD947 …
La suite est en cours de rédaction, elle arrive le plus rapidement possible…